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A la découverte de la CIERGERIE DES PREMONTRES

A la découverte de la CIERGERIE DES PREMONTRES

Il y  a quelques mois, nous sommes allées à la découverte de la CIERGERIE DES PREMONTRES. Nous avons eu un véritable coup de cœur pour ce lieu où le temps semble s'être arrêté, et où le parfum envoûtant de la cire chaude et des essences naturelles embaume l'air. Dans cet écrin de tradition et d'authenticité, nous avons découvert un véritable trésor niché au cœur de la Provence. 

Dans un univers où la modernité semble souvent dicter le tempo, ces artisans passionnés résistent avec ferveur, préservant ainsi un patrimoine culturel unique. Au fil des siècles, les techniques de fabrication des bougies ont évolué, mais certaines demeurent inchangées, préservées par ces gardiens du savoir-faire ancestral. Et c'est avec passion que ces artisans perpétuent chaque geste, pour offrir à leurs clients, des bougies d'une qualité exceptionnelle.

Nous avons été séduites par leur démarche authentique, leur engagement envers la préservation des traditions locales et la qualité incomparable de leurs produits.

 

 Aujourd'hui, nous sommes ravies de partager avec vous notre coup de cœur pour cette ciergerie d'exception, avec l’interview de Margaux, responsable de la communication de la Ciergerie.

 

 

Bonjour Margaux, comment présenteriez vous la ciergerie?

Labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, la Ciergerie des Prémontrés, dernière Ciergerie de Provence perpétue le savoir-faire ancestral des Pères Blancs de l’Abbaye des Prémontrés, depuis 1858. 

En 2009, l’atelier de la Ciergerie situé à Graveson a brulé. Un ouvrier avait laissé un réchaud ouvert, il n’y a pas eu de victimes. Cinq personnes y travaillaient à l’époque. Le nouvel atelier a été déplacé à Tarascon car les assurances refusaient une réimplantation dans le site de Graveson à cause de l’habitat proche. 

Après l’incendie, la Ciergerie a été reprise par la Maison SOULEIADO, une entreprise bicentenaire héritière des indienneurs. Elle a un devoir de participer à la sauvegarde du patrimoine provençal. Action qu’elle conduit via un musée et ici par la sauvegarde d’une entreprise historique. Le maître indienneur donne un coup de main au maître cirier. À charge de revanche :)

Aujourd'hui, la Ciergerie est composée d'une quinzaine de personnes. 

 

Pouvez-vous nous parler de l'histoire de la ciergerie ? 

Son histoire commence dès le XIIe siècle où s’est installée la première communauté religieuse. En 1133, le nom du prieuré est mentionné pour la première fois. Une communauté de chanoines réguliers de saint Augustin est regroupée autour de son prieur Guillaume de Loubières. Le pape Adrien IV confirme cette installation en 1155. Au XIVe siècle, l'abbaye tombe en décadence, et entraîne le départ des chanoines. Ce n'est qu'au XVIIe siècle, que l'abbaye est de nouveau occupée par des augustins et des religieux hiéronymites (ou Pères de Saint-Jérôme) qui font revivre le prieuré jusqu'à la Révolution. Le 6 juillet 1788, la bibliothèque est détruite par un incendie. En 1791, tandis que la Révolution fait rage, le couvent est saisi et les quatre derniers moines présents dans l'abbaye sont dispersés. Entre 1831 et 1841, le site devient un collège que fréquente Frédéric Mistral.

Quelques années plus tard, en 1858, l'abbaye est rachetée par le diocèse d'Aix et la vie conventuelle restaurée par le père Edmond Boulbon (1817-1883), religieux trappiste devenu prémontré, qui est à l'origine de la restauration de l'ordre en France. C’est lui qui va créer la Ciergerie et une distillerie pour donner une activité aux moines.

Le 6 juin 1869, le pape Pie IX élève le prieuré de Frigolet au rang d'abbaye. Le père Edmond Boulbon en est le premier abbé et connaîtra en 1880, trois ans avant sa mort, l'expulsion des religieux par l'armée, ils seront même contraints à l'exil à l'abbaye de Leffe, près de Dinant, en Belgique en 1903. La Ciergerie sera alors transmise à la famille Chabrier à Graveson. 

La deuxième expulsion des congrégations religieuses de France est la conséquence de la loi du 1er juillet 1901 sur les associations qui soumet les congrégations à un régime d'exception décrit au titre III de la loi.

Ces expulsions sont principalement menées par le président du Conseil Émile Combes. La loi Waldeck-Rousseau sur les associations soumet l'existence des congrégations à une demande d'autorisation : « Aucune congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par une loi qui déterminera les conditions de son fonctionnement. Elle ne pourra fonder aucun nouvel établissement qu’en vertu d’un décret rendu en conseil d’État. La dissolution de la congrégation ou la fermeture de tout établissement pourront être prononcées par décret rendu en conseil des ministres. » (art. 13)

En 500 ans, les techniques n’ont pas évoluées. D’autres techniques sont apparues qui ont supplanté les premières. À la Ciergerie, nous avons conservé les deux plus anciennes, la louche et la plongée (trempage).

 
Quels types de produits fabriquez-vous? Quels sont les matériaux et les techniques utilisés dans la fabrication de vos bougies ?
 

 

Nous fabriquons des cierges à La Louche, des bougies (dîtes coniques) à La Plongée ainsi que des objets décoratifs moulés en cire.

 

 

Technique à La Louche : haute couture du cierge, cette technique datant du Moyen Âge permet d’obtenir des cierges d’une qualité exceptionnelle, dans des dimensions hors normes (jusqu’à 140cm de hauteur et 12cm de diamètre). Les mèches sont attachées une-à-une sur un cerceau métallique, puis enduites de cire chaude à l’aide d’une louche. Le geste est répété des centaines de fois par le Maître Cirier, le cierge est fini à la main.

 

Technique à La Plongée : La plongée date du XVème siècle. Elle permet de créer des bougies coniques, plus fines à leur sommet. Les mèches de coton patiemment sélectionnées sont attachées sur des baguettes de bois. C’est le méchage. Placées sur des cadres, les baguettes plongent dans la cire jusqu’à atteindre le diamètre souhaité sous l’oeil avisé du Maître Cirier. Chaque bougie est le fruit d’un travail précis, offrant une finition artisanale unique et reconnaissable, des flammes d’une brillance incomparable, une luminescence accrue, une durée d’usage supérieure.

 

 

Qu'est-ce qui distingue vos bougies des autres sur le marché ?

 

Un grand nombre de couleurs, des flammes d’une luminescence accrue et un durée de brulage plus importante. 

 
Pourquoi avez-vous choisi de conserver la production de vos bougies en France ?

Il était important pour nous de préserver ce patrimoine français.

 

 

Comment votre ciergerie contribue-t-elle à préserver les méthodes de fabrication traditionnelles ?

Tout se fait à la main, nos techniques n’ont pas évoluées en 500 ans et sont restées les mêmes.

 

 

Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés en tant que producteur de bougies en France ?

Une demande toujours plus importante sur une fabrication artisanale et française.

 

 

Quels sont vos projets futurs pour la ciergerie ?

Développer encore notre activité et former toujours plus de maîtres ciriers pour faire perdurer cet héritage.

 

Un grand merci Margaux, pour vos réponses.

 

Nous espérons que cette découverte vous aura plu. N'hésitez pas à nous partager aussi vos coups cœur

 

A très vite,

 

 

JULIE & ALEXANDRA
FONDATRICES RESONNE

 

 

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